16th août2013

Les salles zobscures : Insaisissables

by Anne-Sophie

 

Anne-Sophie

4 illusionnistes et magiciens sont mystérieusement réunis. Ils donnent aux 4 coins des États Unis des spectacles époustouflants au cours desquels ils n’hésitent pas à voler l’argent de banques pour le redistribuer. Des Robins des Bois de la magie en somme.

A leurs trousses, un agent du FBI pas très doué, flanquée d’une française d’Interpol, un brin romantique.

Un bon divertissement d’été, un film qui va vite, une intrigue qui accroche, des personnages très intéressants et attachants. Le show opère. A cela s’ajoute une liste d’acteurs qui ont fait leurs preuves parmi lesquels le GRAND Morgan Freeman, Mark Ruffalo, Woody Harrelson (très en forme) et Jesse Eisenberg. Côté français José Garcia dans un petit rôle et Mélanie Laurent peu mise en valeur.

Et puis, la magie est mise sur le devant de la scène d’une belle manière. Il n’est pas question de tours de passe-passe mais bien de grands shows à l’américaine qui collent des frissons.

On peut dire que la fin est bâclée, l’histoire d’amour naissante entre deux personnages n’apporte strictement rien au film mais tout le reste fonctionne étonnamment bien.

Bertrand

Un film agréable à regarder,le postulat de départ est plutôt sympathique et original.

Par contre j’ai trouvé la fin décevante, le film fonctionne jusqu’à 5 minutes de la fin, et puis c’est un peu du grand n’importe quoi.

Dommage car cela aurait pu être un ‘grand film’, alors qu’il sera certainement vite oublié.

 

13th août2013

Les Zpectacles : Christelle Cholet à Bobino

by Anne-Sophie

Mme 100 000 volts !

Une tornade que cette Christelle Cholet, petite blonde tout en énergie et en voix.

Nous avions vu le premier volet de son spectacle « L’em-Piafée », lequel a tourné pendant plus de 5 ans.

A cette époque Bertrand a même eu sa minute de gloire dans les gradins (chut !).

Nous avions été conquis et charmés, aussi, nous sommes allés voir ce nouveau spectacle tout fraichement moulu et qui se joue actuellement à Bobino.

C’est un spectacle comique chanté, qui mêle astucieusement chansons et « stand up » sur un ton léger parfois même grivois (on se passerait volontiers de quelques blagues à la limite du vulgos qui n’apportent rien au spectacle, mais on lui pardonne).

La belle va sur tous les sujets, nous chante des chansons de tous les répertoires (de Goldman en passant par Amy Winehouse, en faisant un détour par Brassens). Sa voix est forte et puissante, à coller des frissons. Elle va sur tous les genres, rap, ragga muffin, avec brio.

Et puis la demoiselle danse, court, se donne pour son public (et l’alpague !), sans compter.

la bande annonce:

Elle est divine, c’est à regretter qu’elle ne soit pas plus en lumière.

19th juin2013

Les Zexpos : Ron Mueck, Fondation Cartier, Paris

by Anne-Sophie

Artiste australien, demeurant à Londres, Ron Mueck travaille la matière. C’est un artiste de précision, une précision chirurgicale, un modéliste qui dompte le temps pour produire des figures humaines,  qui campent le temps.

Il faut aller voir l’exposition mais plus encore le documentaire qui lui est consacré.

Ron Mueck travaille en équipe, dans le silence d’un petit atelier dans lequel il  façonne des visages, des corps, des expressions. Peu de mots mais des gestes précis, des regards, des réflexions, des caresses. Car Ron Mueck caresse ses œuvres, comme on le fait avec un être que l’on aime doucement, infiniment, définitivement.

Ron Mueck parle à ses œuvres, d’ailleurs il semble qu’il y a un peu de lui en chacune d’elle. Une expression, un regard, une mimique, la forme de son visage.

Il dépeint le temps, les relations, avec une certaine tristesse, voire une nostalgie.

Son travail est puissant, il faut regarder « Couple under an umbrella », se laisser imprégner par la force de ce tableau qui n’en est pas un. Ils sont seuls au monde et nous nous faisons les voyeurs de leur relation. On les épie, on les regarde par en dessous. On pourrait les envier.

Ils sont seuls au monde, figés dans l’éternité.

14th juin2013

Les salles Zobscures : Gatsby Le Magnifique

by Anne-Sophie

Avant d’être des films, Gatsby est un livre publié en 1925 par Scott Fitzgerald. Un livre de plus de 200 pages, dont l’objectif est de dépeindre une époque, l’Amérique des années 20 et la relation ambiguë de deux amants Daisy et un certain Gatsby.

Gatsby le Magnifique

Synopsis (Allo Ciné) :

« Printemps 1922. L’époque est propice au relâchement des mœurs, à l’essor du jazz et à l’enrichissement des contrebandiers d’alcool… Apprenti écrivain, Nick Carraway quitte la région du Middle-West pour s’installer à New York. Voulant sa part du rêve américain, il vit désormais entouré d’un mystérieux millionnaire, Jay Gatsby, qui s’étourdit en fêtes mondaines, et de sa cousine Daisy et de son mari volage, Tom Buchanan, issu de sang noble.

C’est ainsi que Nick se retrouve au cœur du monde fascinant des milliardaires, de leurs illusions, de leurs amours et de leurs mensonges. Témoin privilégié de son temps, il se met à écrire une histoire où se mêlent des amours impossibles, des rêves d’absolu et des tragédies ravageuses et, chemin faisant, nous tend un miroir où se reflètent notre époque moderne et ses combats »

Aller voir le film c’est s’exposer à un déluge chromatique, une avalanche de costumes et de décors, une musique survoltée, des dialogues certes très fidèles au livre mais qui sonnent faux. La 3D ne sert en rien l’œuvre car l’œil est noyé sous une foultitude de détails et ne retient rien au final.

Dommage.

Tout semblait réunit pour que ce fil soit prometteur. Le réalisateur et sa vision du monde, les acteurs, la musique, le sujet.

A mes yeux, il s’agit ici d’un vaste ratage qui me désole. J’ai eu la sensation pendant plus de deux heures de regarder un clip vidéo grandeur nature. A aucun moment je n’ai été touchée, émue. Pas même par la démonstration de Léonardo Di Caprio. [D'ailleurs, j'ai découvert dans ce film à quel point  il a de grosses mains (zaviez remarqué ? Plus aussi charmant à mes yeux le Léo, bref...)]. Au contraire, je suis restée sur le bord du chemin. C’est un peu comme si le réalisateur avait eu besoin de faire joujou sans penser à ses spectateurs.

La seule question qui m’est venue en regardant le film (c’est dire…), c’est si Fitzgerald s’était inspiré de Zelda (sa femme) pour la figure de Daisy, femme frivole et inconstante, qui fait tourner les têtes jusqu’à la tragédie.

En un mot comme en cent : passez votre chemin !

17th mai2013

Les Zexpos : Keith Haring au 104, Paris

by Anne-Sophie
Expo Keith Haring au 104

Expo Keith Haring au 104

Le street art élevé au rang d’étendard pour des causes politiques et humanitaires, tel était le projet du très engagé Keith Haring.

Il était habité par une force impérieuse qui le poussait à dessiner sans cesse. Sur des murs en pleine rue, sur toutes sortes de matériaux. Il n’avait de cesse de vouloir éveiller les consciences, de faire tomber les barrières, de rendre l’art accessible à tous, de le démocratiser.

Y est-il parvenu, c’est un vaste débat… Sans doute aura-t-il réconcilié les badauds avec cet art à part, sans doute lui aura-t-il fait acquérir ces lettres de noblesse.

Certaines de ses œuvres sont exposées au 104, l’exposition est complétée par d’autres œuvres montrées au Musée d’Art Moderne à Paris (faut-il se désespérer que toutes les « grandes » expos sont toujours à Paris ?!).

Keith Haring, Sans titre

Keith Haring, Sans titre

L’exposer au 104, c’est remettre l’artiste là où il a émergé : dans la rue.

Cet espace, investi par des jeunes et des créatifs de tout poil est un enchantement tant par la superficie que par l’énergie qui y circule.

Les œuvres grandeur nature sont exposées en intérieur et en extérieur. Elles sont magnifiquement mises en valeur. Partout le message est prégnant : tolérance, respect, acceptation de l’autre dans sa différence, dénonciation de la société de consommation. La couleur sublime l’œuvre, elle nous fait nous sentir petit, humble. Le point fort de Keith Haring est un dessin-langage qui ne souffre aucune contradiction ou interprétation hasardeuse.

Le message est clair, il va droit au but : au cœur de celui qui regarde et se laisse emporter.

Keith Haring, Sans titre

Keith Haring, Sans titre

Si vous êtes parisiens ou de passage : il faut y aller !

25th avr2013

Les salles Zobscures : The Grandmaster

by Anne-Sophie

Dès les premières images, le ton est donné. Il y aura de la pluie, beaucoup et de nombreuses démonstrations de kung fu.

Les films de Wong Kar Wai, sont une promesse. D’esthétique, de poésie, d’images soignées.

Avec « The Grandmaster », il ne déroge pas à la règle.

Tourné sur plusieurs années, le film retrace la vie d’Yip Man, un maitre en arts martiaux (le Wing chun, pour être précise) qui fut le mentor d’un certain Bruce Lee. Sur fond de guerre sino-japonaise,  on suit le parcours de ce maitre pacifiste, qui commence son enseignement en Chine, pour finir à Hong Kong par l’ouverture de plusieurs écoles.

S’il est question de kung fu dans ce film, on y parle aussi et en filigrane d’amour. L’amour pour son pays, pour des femmes, pour son art élevé au rang d’art suprême.

Tout dans ce film respire la poésie, il est d’ailleurs truffé d’allégories (sur la vie, la mort, la filiation), de symboles (les couleurs, les éléments).

Bref, j’ai aimé ce film malgré quelques longueurs, ruptures de rythme et des incohérences dans les dialogues. Un bon moment, des images léchées et une histoire certes un peu décousue mais qui accroche.