MuZic !
Première grande rétrospective de l’artiste à Paris, l’exposition que l’on peut découvrir à Beaubourg est juste renversante.
126 pièces au total, au 5ème étage du Musée, sur une superficie de 900 m2. Soit un espace confortable pour profiter des œuvres, sans être bousculés, en prenant la distance nécessaire pour les savourer.
Lichtenstein est un contemporain de Warhol. Comme lui une figure de proue du pop art (courant des années 50 à 70), comme lui il détourne les imageries populaires, il grossit les traits, il n’hésite pas à copier pour sublimer, pour interpeller.
L’exposition alterne subtilement les toiles, les sculptures, les estampes, les pièces ultra connues (ces femmes blondes, la larme à l’œil) et des tableaux moins connus, d’une facture plus « personnelle ».
Sa patte que l’on reconnait entre mille aujourd’hui est celle des reproductions de comics en grandeur XXL, des pointillés, des contours noirs très appuyés qui attirent l’œil sur un sujet somme toute banal. D’ailleurs, ce sujet ne l’intéresse pas en tant que tel, il le méprise un peu, le dédaigne même. Il utilise la culture de masse, la façonne à son profit. Qu’il s’agisse de publicités, des personnages de Walt Disney, il agrandit ces figures de la culture américaine pour appuyer là où ça fait mal (industrialisation, commerce de masse = perte des valeurs, de l’identité ?).
La palette de l’artiste est large, il mérite d’être découvert ou redécouvert, car ce qui apparait comme un travail facile (pour l’essentiel, il reproduit des images) est en réalité le résultat de tâtonnements, de réflexions, de multiples constructions. C’est une manière aussi, me semble-t-il, de lui rendre la place à laquelle il a droit et non plus celle de Poulidor du Pop Art.
Plus d’infos :
3 juillet 2013 – 4 novembre 2013
de 11h00 à 21h00
13€, TR 10€ / 11€, TR 9€, selon période
Nocturnes les jeudis jusqu’à 23h (dernière entrée à 22h)
Ouverture les samedis et dimanches dès 10h pour les adhérents du Centre Pompidou et les visiteurs munis de billets
Lorsque j’ai su qu’il était sorti, j’ai piétiné de joie, trop contente de pouvoir me jeter dessus.
Le dessin de Margaux Motin c’est une insolence et une certaine classe parisienne, une légèreté mêlée à un trait sûr et « frais ».
Mais quelle déception que ce dernier opus !
Le dessin, comme toujours est impeccable, le contenu, lui, ne me fait plus rire (est-il nécessaire de mettre bite-couilles, connasse, sur presque toutes les vignettes ?), ni n’est plus aussi universel qu’à son habitude.
Margaux se fait larguer, Margaux a un nouveau mec, Margaux boit trop, Margaux est une mère indigne… Rien de très exaltant, à l’exception des dernières pages. Poétiques, belles, fortes, plus profondes, qui donnent à voir sur l’état intérieur de la dessinatrice. Le titre « La tectonique des plaques » prend dans ces dernières pages toute sa mesure et laisse entrevoir ce que cet album aurait pu être. Dommage.
Artiste australien, demeurant à Londres, Ron Mueck travaille la matière. C’est un artiste de précision, une précision chirurgicale, un modéliste qui dompte le temps pour produire des figures humaines, qui campent le temps.
Il faut aller voir l’exposition mais plus encore le documentaire qui lui est consacré.
Ron Mueck travaille en équipe, dans le silence d’un petit atelier dans lequel il façonne des visages, des corps, des expressions. Peu de mots mais des gestes précis, des regards, des réflexions, des caresses. Car Ron Mueck caresse ses œuvres, comme on le fait avec un être que l’on aime doucement, infiniment, définitivement.
Ron Mueck parle à ses œuvres, d’ailleurs il semble qu’il y a un peu de lui en chacune d’elle. Une expression, un regard, une mimique, la forme de son visage.
Il dépeint le temps, les relations, avec une certaine tristesse, voire une nostalgie.
Son travail est puissant, il faut regarder « Couple under an umbrella », se laisser imprégner par la force de ce tableau qui n’en est pas un. Ils sont seuls au monde et nous nous faisons les voyeurs de leur relation. On les épie, on les regarde par en dessous. On pourrait les envier.
Ils sont seuls au monde, figés dans l’éternité.