17th août2013

Dans notre bibliothèque : La tectonique des Plaques, Margaux Motin

by Anne-Sophie

Lorsque j’ai su qu’il était sorti, j’ai piétiné de joie, trop contente de pouvoir me jeter dessus.

Le dessin de Margaux Motin c’est une insolence et une certaine classe parisienne, une légèreté mêlée à un trait sûr et « frais ».

Mais quelle déception que ce dernier opus !

Le dessin, comme toujours est impeccable,  le contenu, lui, ne me fait plus rire (est-il nécessaire de mettre bite-couilles, connasse, sur presque toutes les vignettes ?), ni n’est plus aussi universel qu’à son habitude.

Margaux se fait larguer, Margaux a un nouveau mec, Margaux boit trop, Margaux est une mère indigne… Rien de très exaltant, à l’exception des dernières pages. Poétiques, belles, fortes, plus profondes, qui donnent à voir sur l’état intérieur de la dessinatrice. Le titre « La tectonique des plaques » prend dans ces dernières pages toute sa mesure et laisse entrevoir ce que cet album aurait pu être. Dommage.

05th juil2012

Dans notre bibliothèque : le dernier Pennac

by Anne-Sophie

Journal d'un corps

Je n’ai lu de Pennac que le « Comme un roman » qui me laisse un souvenir contrasté, quant aux Malaussène, je n’ai jamais réussi à me laisser embarquer par la saga.

« Journal d’un corps » est une rencontre pour moi tant avec l’auteur que le personnage. Voilà un livre écrit dans un langue subtile et pourtant sans concession.

Le héros de cette fresque se raconte de sa plus tendre enfance jusqu’à ses 87 ans. Surviennent ça et là les êtres marquants de sa vie. De la figure révérée du père, en passant par sa nourrice, des amis de vacances, sa femme, ses petits enfants. Ils sont dépeints avec tendresse, sans complaisance.

Mais la lecture de ce livre vaut surtout par ces étapes du corps qui sont regardées, parfois disséquées avec distance, en vérité, parfois avec attendrissement (truculente scène de masturbation….).

 

Alors qu’il n’est qu’un enfant il découvre son corps, puis va apprendre à le façonner pour correspondre à ce qu’on attend de lui, plus exactement pour prendre le contre pied d’un père malade atteint par les gaz lors de la première guerre.

A l’adolescence le corps est en pleine maturité, il poursuit son exploration.

Au début de l’âge adulte la confrontation avec le sexe opposé et les délices qui en découlent.

Vient la maturité au moment où le corps le laisse encore un peu tranquille. Le travail, la famille, prennent une certaine place qui fait que le temps est happé par ces préoccupations d’un autre ordre.

Puis apparaissent les premiers désagréments, les premières visites médicales qui n’ont rien d’anodines.

J’ai dévoré ce livre. Car bien qu’il s’agisse de l’histoire du corps d’un homme, je me suis retrouvée dans bien des scènes, dépeintes avec humour et parfois une certaine ironie. Le corps ici est un compagnon. Parfois fidèle, parfois traitre.

C’est ce que j’appelle communément un livre de la vie, plein d’humanité. Cet homme est infiniment attachant car pris comme beaucoup d’entre nous par des relations, un travail, un statut social avec lequel il combine mais en parfaite conscience.

Je me suis dit que j’aimerais compter un homme comme lui dans ma famille…

Un seul regret peut être, le temps qui passe, le temps de l’histoire qui semble couler sur lui sans jamais laisser de traces ( 2ème guerre mondiale, mai 1968, 1981….).

04th mai2012

Dans notre bibliothèque…

by Anne-Sophie

Il y a des livres autour desquels on tourne longtemps.

J’achète des livres au coup de cœur : couverture, résumé en 4ème de couv., lecture impromptue et parfois sur recommandation.

Celui ci, j’en avais entendu parlé dans la presse et j’ai attendu qu’il paraisse en format de poche.

Je ne l’ai pas lu tout de suite, il m’a impressionnée. Je ne sais pas pourquoi.

409 pages ?

Non même pas peur.

L’auteur ?

Non, déjà lu un livre d’elle.

Le titre ?*

Non plus : vaste, nébuleux, poétique certainement.

J’ai attendu 2 ou 3 ans, il a reposé tranquillement sur l’étagère « à lire », sagement rangé parmi tous les autres. Tout en étant très différent.

Immédiatement je lui ai accordé une affection particulière, une attention, de celle qui fait caresser des yeux la couverture : des camélias.

Et en avril, je m’y jette.

Pas envie d’avancer trop vite, pas envie de les quitter. Pourtant je connais le dénuement pour avoir bêtement regardé le film.

Bêtement car immédiatement j’ai plaqué des visages à des caractères, je me suis  « repassé le film », chose que je ne fais jamais avant. Sacrilège.

J’aime tout dans ce livre des personnages si finement décrits, à la langue subtile, en passant bien sûr par « l’histoire ».

C’est un livre  écrin.

Et voilà, tandis que la fin approche, les dix dernières pages, que coulent sur mes joues des gouttes énormes, de gros sanglots viennent me secouer. Il est question ici de beauté, d’amitié, d’amour, de vie mal vécue, de moments de partage furtifs et majestueux.

Un séisme.

Et déjà, je me prête au rituel : noter la date de lecture sur le livre, le répertorier dans mon inventaire de lecture et le poser délicatement sur l’étagère « livres lus », avec tendresse et délicatesse.

* L’élégance du hérisson, Muriel Barbery

17th oct2011

« Ouragan »

by Anne-Sophie

Dans mon autre vie professionnelle, quand j’œuvrais à l’Education Nationale, j’ai travaillé en collaboration avec des enseignants de français et des documentalistes. Par leur intermédiaire, j’ai découvert des écrivains, tant « jeunesse », que des auteurs « adultes ». (Lire la suite…)

29th sept2011

« On peut se dire au revoir… »

by Anne-Sophie
« On peut se dire au revoir plusieurs fois » de David Servan-Schreiber.
Troublant.
Cet homme qui a habité les médias maintes et maintes pour sensibiliser au bien vivre, pour trouver des « remèdes » pour combattre et se prévenir du cancer, lui même emporté par le crabe.
C’est le bilan d’une vie, un testament en 155 pages.
Poignant.
Je retiens ceci de ces quelques pages : « Ce que j’ai appris d’essentiel dans les vingt dernières années de ma carrière scientifique, c’est aussi la plus grande découverte de l’écologie moderne : il s’agit de l’idée simple et fondamentale que la vie est l’expression de relations au sein d’un réseau, et non pas une série d’objectifs ponctuels poursuivis par des individus distincts. (…). Pour ma part, c’est à travers mes relations avec tous ceux qui se passionnent pour ces idées d’écologie humaine que j’ai eu la chance d’exprimer ma créativité et de contribuer à la communauté ».
Sur le chemin qui mène à la mort, trouver la force de célébrer la vie.
Inspirant.